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Contexte historique :

 

 

      C’est le 30 décembre 1832 que le Général Antoine Avisard, gouverneur général par intérim, signe le décret portant création du jardin d’essais au lieu-dit El Hamma à l’est d’Alger. Sa première vocation était d’être une ferme modèle, mais aussi un terrain d’expérimentation pour la culture de végétaux utiles et ainsi pourvoir aux plantations publiques. Le jardin d’essais fournit ainsi 25 000 plants en 1834, 40 000 en 1835 et 87 000 en 1837.

 

En 1837, sa superficie passa de 5 à 18 hectares et des travaux d’assainissement et de construction furent ordonnés. En 1851, le jardin d’essais prend le nom de Pépinière centrale du gouvernement et chapote toutes les stations d’Algérie. De 1842 à 1867, sa superficie passe à 58 hectares. Le 13 avril 1861, un arrêté réorganise la Pépinière centrale du gouvernement et la renomme Jardin d’acclimatation, un nom plus en rapport avec ses activités. Le jardin devient également un centre d’enseignement et un lieu de promenade.

 

En 1867, un tremblement de terre et une épidémie de choléra ravagent la plaine du Hamma. Le jardin d’acclimatation est un temps abandonné, puis repris en 1868 par la Société générale algérienne pour une concession de 49 ans. En 1896, l’enceinte de la ville est supprimée et, en 1904, Alger et Mustapha sont réunis en une seule commune. Le jardin d’acclimatation va intégrer la commune d’Alger. En 1914, le Hamma devient un jardin public destiné à la promenade, mais l’Etat reste propriétaire. De 1913 à 1946, le Gouvernement Général de l’Algérie qui gère le jardin, commence des travaux de réorganisation et de restauration. Un concours pour l’embellissement du jardin est lancé, remporté par les architectes Régnier et Guillon. En 1918, l'École d'horticulture et l'École ménagère agricole s'implantent dans l'enceinte du jardin.

 

En 1930 enfin, à la date anniversaire du centenaire de la colonisation, la mise en scène paysagère s’achève et le jardin prend sa forme définitive. Le jardin d’essais devient par la suite une université agricole : école d’horticulture, école ménagère agricole, laboratoire d’entomologie et insectarium se côtoient dans un rôle de vulgarisation scientifique. Il est alors un centre d’enseignement horticole, une centrale d’expérimentation mais aussi une promenade ouverte au public. Le jardin est occupé pendant la seconde guerre mondiale et subit des bombardements. 

 

Il sera restauré en 1947 et sera classé patrimoine naturel national la même année.   

 

 

Aspect topographique :

 

 

Situé au fond de la baie d’Alger, sur une parcelle de 5 hectares à l’origine, située au lieu-dit El Hamma à l’est de d’Alger, le jardin d’essais, bénéficie d’un climat exceptionnel et unique en Afrique du Nord. En effet, la proximité immédiate de la mer, jouant au mieux en cette zone, son rôle tampon des oscillations thermiques et le voisinage de la colline des Arcades, qui s’oppose au vent du sud, fond régner sur sa superficie un climat tempéré-chaud. Par ailleurs, son sol profond contient une bonne réserve d’eau qui supprime les risques de sécheresse. La superficie du jardin passe à 18 hectares en 1837, puis à 58 hectares entre 1842 et 1867.

 

 

Approche botanique :

 

 

De nombreuses espèces végétales ont été introduites au jardin d'essai qui manifeste ainsi son activité dans tous les domaines de l'agriculture, de l'horticulture et de la recherche botanique. Les grandes catégories sont regroupées en plantes alimentaires ; plantes médicinales ; plantes économiques et industrielles ; plantes vivaces ; plantes australiennes, pour le boisement ; plantes botaniques et de collection ; palmiers et plantes ornementales ; Bambous ; et les graines.

 

Les araucarias ont été plantés en 1844 ; l'allée des platanes, l'allée des palmiers en 1845 ; l'allée des bambous géants, l'allée des dragonniers en 1847 et celle des grands ficus en 1863. Cependant, sa collection ne se limite pas aux espèces arborescentes, mais concerne toutes les plantes utiles annuelles ou vivaces (légumes, plantes vivrières, industrielles et d'ornement). Les céréales sont particulièrement bien représentées et les plantes industrielles (tinctoriales, textiles, oléagineuses, alcooligènes, à parfum, à cire ou à gomme) font l'objet de nombreux essais.

 

On pratique aussi des sélections de vers à soie et des essais de domestication d'autres espèces de Bombyx et des élevages de divers animaux exotiques (émeu, lama, alpaga, zébu) ou nord-africains (autruche, porc-épic), et de chèvres et moutons angoras destinés à l'amélioration du cheptel algérien. À côté des productions végétales et animales, l'industrie de transformation et études technologiques (soie, coton, sucre de canne, alcool de tubercules, huile d'olive…) occupe un important personnel.

 

En 1844, le jardin d’essais du Hamma regroupait une collection de 178 variétés de poiriers ; 114 de pommiers ; 51 de pruniers ; 52 de cerisiers ; 48 de pêchers ; 20 d’abricotiers, 34 d’agrumes ; 39 de figuiers ; 114 de vigne ; 6 d’amandiers ; 2 de noisetiers ; 2 de noyers ; et 3 de châtaigniers. 

 

 

Sources bibliographiques :

 

 

CARRA P., THEAU A., DESVERNES P., Jardin d’essai du Hamma Alger : Index Seminum, Gouvernement général de l’Algérie, Direction de l’agriculture, Alger, 1956, 21 p.

 

CARRA Paul, GUET Maurice, Le Jardin du Hamma, Gouvernement général de l’Algérie, direction de l’Agriculture, Alger, 1952.

 

RIVIERE Auguste, Le Jardin du Hamma et la société générale algérienne, Imprimerie horticole E. Donnaud, Paris, 1872.

 

RIVIERE CH. "Le jardin d’essai d’Alger", Bulletin de la réunion d’Etudes Algériennes, Alger, 1906, 31 p.

Jardin botanique du Hamma

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